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Au Perroquet vert

de Arthur Schnitzler

Arthur Schniztler (1862-1931) est un écrivain et médecin autrichien. Son père, Johann, était un laryngologue réputé. Les comédiens et cantatrices qui constituaient la plupart de sa clientèle donnèrent très tôt au jeune Arthur un goût de l’esthétique et une irrépressible envie d’écrire. À treize ans déjà, il avait écrit près de vingt pièces de théâtre dans différents genres.

Après avoir étudié la médecine à l’université de Vienne en 1879, il obtient son doctorat de médecine en 1885 et travaille à l’hôpital général de Vienne, amis finit par abandonner la médecine pour se tourner vers l’écriture. Cependant, son père, qui l’avait destiné à la carrière médicale, s’oppose assez fortement à cette vocation littéraire. Aussi Arthur ne devient réellement écrivain qu’à 31 ans, à la mort de son père en 1893.

Il est l’auteur de pièces de théâtre, de nouvelles et de romans. Son univers est particulièrement onirique et il est difficile, en le lisant, de ne pas penser à Freud. Celui-ci disait d’ailleurs : « Je pense que je vous ai évité par une sorte de crainte de rencontrer mon double. »

Ses œuvres ont été très controversées, notamment en raison de leur description franche de la sexualité et de leur opposition à l’antisémitisme. Il a été traité de pornographe après la parution de sa pièce Reigen.

Il meurt en 1931 à Vienne d’une hémorragie cérébrale.

Paris, le 14 juillet 1789. C’est bientôt la prise de la Bastille, mais les personnages de la Taverne Au Perroquet vert ne le savent pas. Et si l’ambiance des rues a un côté révolutionnaire, le fait historique n’existe pas encore. Ils sont là pour boire un godet et passer du bon temps.

Mais cette fameuse taverne a une particularité, à part celle de fournir du bon vin, ce qui n’est pas gagné par les temps qui courent. Elle est tenue par Prosper, un ancien directeur de Théâtre, qui présente des spectacles, mais par sur une scène, directement dans la salle.

Personne ne sait donc jamais vraiment qui est un comédien et qui est un simple manant ou consommateur. Un doux mélange des genres s’installe. Les gens de l’aristocratie viennent s’encanailler, et Prosper est là pour les faire frissonner. Sous prétexte de venir s’amuser, certains jouent un rôle, ou jouent leur propre rôle. Un voleur peut être un véritable brigand, ou un simple artiste au fin doigté, qui rendra finalement la bourse dérobée.

Ce qui est assez original, c’est que la Révolution, qui se joue en réalité dehors, se joue aussi, moins directement ici à l’intérieur. Derrière les faux semblants d’un spectacle, elle est en réalité bien plus concrète que ce que les personnages imaginent.

Ce qui est très vu aussi dans cette pièce, qui doit être une petite merveille à voir sur scène, c’est un mélange entre gens du peuple et de la haute, entre réalité et jeu de rôle, entre la grande Histoire en marche dehors, et la petite Au Perroquet vert qui ne fait que la confirmer. Une grande incertitude s’installe pour tous, pour Prosper, les personnages, comme pour nous.

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