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Blessures au visage

de Howard Barker

Howard Barker (1946-___) est un dramaturge et poète britannique. Issu d’un milieu populaire et marqué par l’après-guerre de son enfance, Howard Barker est de la même génération qu’Edward Bond et Harold Pinter.

Son œuvre, largement traduite en français, comprend plus d’une cinquantaine de pièces, des recueils de poésie et des textes réunis sur le théâtre, ainsi qu’un livret d’opéra.

Son « théâtre de la catastrophe », expression forgée par Barker lui-même, décrit une humanité cruelle par nature et, paradoxalement, toujours séduisante d’intelligence et de lucidité.

Le dramaturge n’épargne personne, pas même le poète, qui « se dissimule souvent dans la métaphore comme une créature timide se réfugie dans les bois ».

Les thèmes très présents de la mutilation, de l’arrogance de l’establishment, des violences spectaculaires ou invisibles font de son théâtre une œuvre puissante, nouvelle.

Cette violence a aussi longtemps éloigné ses pièces de la scène, en Angleterre et ailleurs. Il devient aujourd’hui plus fréquentable et a été monté plusieurs fois en France.

Dans une succession de tableaux à la fois envoûtants, drôles et tragiques, Blessures au visage explore les relations que nous entretenons avec notre visage et son reflet, ainsi que dans le regard des autres. Un voyage à travers le miroir déformant des fantasmes, des passions et de la mémoire.

On rencontre des femmes et le rapport conflictuel qu’elles entretiennent avec leur visage, chaque moment passé à se regarder dans le miroir pour apprendre à s’aimer soi-même. Puis vient le soldat défiguré, à qui le chirurgien explique que sa vie est désormais fichue, sa fiancé qui ne veut plus se marier car le physique compte aussi.

La femme âgée ayant le visage marqué par le temps entaille celui de son jeune amant ; la prisonnière qui vient de se libérer et qui ne se rappelle plus à quoi ressemble son visage ; l’homme au masque vivant caché et décrétant qu’il ne peut faire l’amour car il n’a plus de visage, d’identité ; la femme trompée dont le mari a le visage lacéré par sa maîtresse ; la terroriste au visage recouvert ; le dictateur qui veut être incognito ; l’empereur et son tableau.

Une succession de personnages qui ont tous un point commun, un visage. Ce visage qu’ils veulent soit magnifié, soit caché.

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