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Chroniques de Mur-de-Barrez

de Jérémie Fabre

Jérémie Fabre (1982-___) par lui-même : « Je suis né en 1982 et je crois que je participe de cette génération marquée à la fois par un reste finissant des grandes idéologies du 20e siècle et par la victoire de l’hyperconsommation et de la mondialisation.

De cette position charnière il me semble en tirer un certain cynisme et une certaine lucidité, en même temps qu’une Espérance se matérialisant dans l’envie de re-politiser et de ré-enchanter la société. J’ai toujours retrouvé ce paradoxe et ce mélange hétéroclite dans mes goûts et influences, qui peuvent aller des lectures de Picsou Magazine ou Tintin, à des chocs théâtraux que furent pour moi la vague Flamande (TG-Stan) mais aussi Olivier Py, les mises en scène de Warlikowsky, ou encore la lecture de Copi.

J’ai grandi dans la campagne aveyronnaise où j’ai pu côtoyer ce qu’on appelle couramment la « France profonde », et voir mourir un certain monde rural, celui de mes grands-mères. Peut-être pour cette raison, je suis venu vivre et installer ma compagnie sur un autre territoire rural (le Sud-Manche) où il est justement possible de ré-inventer quelque chose de neuf – forcément – puisqu’il ne reste maintenant plus rien de ce que j’ai connu enfant, sinon quelques églises vides ou quelques agriculteurs ruinés. »

Il est entré à l’Ecole du Théâtre National de Chaillot en 2000, comme élève comédien, puis a cofondé la compagnie Habaquq en 2002, comme auteur et metteur en scène. Habaquq est installée dans la Manche depuis 2006, et lui-même est installé à Vire depuis 2009, dans le Calvados.

Chroniques de Mur-de-Barrez : "Fait divers. Un chasseur de yéti est retrouvé mort, étendu sur la neige boueuse du plateau de l'Aubrac, entre Mur-de-Barrez et Aumont d'Aubrac. La neige se teinte de rouge, comme dans un film des frères Coen. A ce moment-là, le tueur recouvrirait le type avec de la neige, et partirait à pieds à travers la tempête, en pensant au max de blé qu'il pourrait se faire. Mais un fou furieux sans scrupules le traque et il finit gelé bouffé par un yéti. J'ai dans ma poche un flacon mystérieux qu'il ne faut surtout pas ouvrir. Si je l'ouvre un virus extraordinairement puissant se répand dans l'atmosphère et dans 2 jours tout Mur-de-Barrez est contaminé. Dans 8 jours, c'est toute la région. Dans un mois, pandémie mondialisée. J'ouvre. J'ai récupéré ça dans un labo secret. On va tous morfler. Une bonne fois pour toutes. Tout ça est purement gratuit. On n'a pas idée de chercher le yéti à Mur-de-Barrez."
C’est ainsi que commence Chroniques de Mur de Barrez, pièce en deux parties à la fois indépendantes et étroitement liées : “de la mutation des virus dans les sociétés contemporaine dépolitisées” et “de la crise identitaire comme stade évolutif du virus”.
Moi, personnage indéfini, libère un dangereux virus à Mur-de-Barrez dans l’Aubrac. Cependant un phénomène imprévu survient : Moi mute et devient lui-même le virus. Il va alors contaminer et décimer tous les personnages qu’il rencontre (ou presque) : sa mère, Ceausescu, une bourgeoise philosophe, le maire, …
Une pièce qui n’a première vue ni queue ni tête mais qui traite de nombreux sujets : la quête d’identité, des origines, la société de consommation, le nucléaire,... et qui s’inspire de façon assumée de faits divers.
La pièce, avec un humour décapant nous emmène ailleurs, mais jusqu’où ?

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