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D'un diable qui prêcha merveilles

de Michel de Ghelderode

Michel de Ghelderode (1898-1962), le pseudonyme d’Adémar Adolphe Louis Martens, est un auteur dramatique, chroniqueur et épistolier belge d’origine flamande et d’expression française.

Bien que né dans une famille flamande, il fait toutes ses études en français, dans un but de promotion sociale. De son père, il hérite du goût pour l’Histoire. De sa mère, il retient les légendes et histoires des petites gens. Élevé dans un collège catholique de Bruxelles, il vit dans une ambiance religieuse qui le terrifie et, lorsqu’il perd la foi à l’adolescence, il continue à croire aux puissances du mal. Mais de son éducation religieuse, il retient les aspects rituels et magiques, théâtraux qui continueront à nourrir son œuvre et à le fasciner. Son père l’emmène à l’opéra, au théâtre de marionnettes, il passe du temps à parcourir aussi la foire du Midi.

C’est en 1931 qu’il abandonne définitivement son vrai nom pour devenir officiellement Michel de Ghelderode. Ses premières pièces, écrites en français, sont jouées tout d’abord en traduction flamande avant qu’elles ne connaissent après la guerre un succès tel à Paris qu’on parle de Ghelderodite aiguë. Elles seront ensuite supplantées par celles de Beckett ou de Ionesco.

1943 est une année favorable et prolifique pour Ghelderode qui, rompant les liens qu’il avait établis avec l’Ordre nouveau, se voit éditer par La Renaissance du livre, maison d’édition qui, bien qu’elle ne contienne aux yeux des lecteurs que des « travaux mineurs choisis par Wilmott qui n’aimait pas le caractère flamand de son art », lui confère tout de même ses premières lettres de noblesse grâce à une préface de Franz Hellens. C’est aussi la période de ses derniers chefs-d’œuvre théâtraux, L’Ecole des bouffons et Le soleil se couche, pièces testamentaires, témoins de la puissance artistique et esthétique de Ghelderode qui met en exergue les personnages de Charles Quint et de Philippe II, à travers les mythes du XVIe siècle, sur fond de morts et de cérémonies funéraires.

Il situe son théâtre dans les traditions théâtrales hispaniques et anglo-saxonnes des époques de la pré-Renaissance et de la Renaissance ; il insiste sur la rupture qu’il tient à marquer avec le théâtre français classique et contemporain.

En juillet 1951, il enregistre une série d’entretiens pour le Club d’essai de la Radiodiffusion télévision française. Constituant une source de première importance pour la connaissance de l’auteur et de son œuvre, ils sont publiés en 1956 sous le titre Les Entretiens d’Ostende.

D'un diable qui prêcha merveilles : La bonne ville de Brugelmonde est en émoi : on annonce l’arrivée imminente d’un prédicateur sévère envoyé par le Vatican. Et chacun de récapituler ses fautes.

Le diable Capricant, accusé par les démons de manquer de zèle, se fait aider par sa maîtresse, la mendiante Fergerite, qui lui suggère un stratagème : il se supplantera au prédicateur envoyé par le Saint-Père.

La supercherie fonctionne à merveille et voilà notre diable installé en chaire de vérité. À l’arrivée du véritable moine prêcheur, Capricant arrivera à convaincre celui-ci qu’ils méritent tous deux la canonisation.

C’est le moine lui-même qui assommera Fergerite avant de rejoindre son joyeux compère que la route de Rome.

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