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L'Hôtel du libre échange

de Georges Feydeau

Georges Feydeau (1862-1921) est un auteur dramatique français, connu pour ses très nombreux vaudevilles. Il est le fils présumé de l’écrivain Ernest Feydeau et de Léocadie Boguslawa Zalewska, une Polonaise. De ses propres déclarations, sa mère lui aurait révélé qu’il était le fils de Napoléon III.

Enfant désobéissant malgré une jeunesse dorée, il martyrise sa sœur Diane-Valentine. Très jeune, Georges Feydeau perd son insouciance lorsque son père devient hémiplégique en 1869 et il néglige ses études pour se consacrer au théâtre, encouragé par son père. Il tente une carrière d’acteur en vain, jouant notamment dans la compagnie le Cercle des Castagnettes qu’il a fondée.

Il se tourne alors vers l’écriture. Sa première pièce, Par la fenêtre, qui est fort bien accueillie en 1886 au théâtre de la Renaissance, lui vaut les encouragements d’Eugène Labiche. Pour gagner sa vie, il tient la rubrique « Courrier des théâtres » dans le journal de son beau-père.

Il puise son inspiration de sa vie de noctambule triste, notamment chez Maxim’s, au cours de laquelle il perd beaucoup d’argent au jeu, prend de la cocaïne dans l’espoir de stimuler ses facultés créatrices et trompe son épouse avec des hommes et des femmes.

Après le succès de Tailleur pour dames en 1886, Feydeau connait une période difficile. Ses œuvres suivantes ne reçoivent au mieux qu’un accueil tiède. La consécration vient en 1892 avec le succès retentissant des pièces Monsieur chasse ! et Champignol malgré lui. Dès lors, Feydeau enchaine les réussites : L’Hôtel du libre échange et Un fil à la patte en 1894, Le Dindon en 1896…

En septembre 1909, après une violente dispute avec sa femme qui a pris un amant, il quitte le domicile conjugal et s’installe dans un palace proche de la gare Saint-Lazare. Il renouvelle alors le genre du vaudeville par une étude plus approfondie des caractères dans ses comédies de mœurs en un acte, montrant notamment la médiocrité des existences bourgeoises, qu’il tourne en ridicule : On purge Bébé en 1910 et Mais n’te promène donc pas toute nue ! en 1911.

En 1919, il est interné pour des troubles psychiques dus à la syphilis dans la clinique du docteur Fouquart à Rueil-Malmaison. Après un séjour de deux ans dans cette maison de santé, il meurt en juin 1921.

L'Hôtel du libre échange met en scène les Pinglet et les Paillardin, deux couples d'amis. Les maris sont associés, le premier est entrepreneur dans le bâtiment et le second est architecte. Un jour où monsieur Paillardin s'est absenté, monsieur Pinglet se rapproche de Marcelle, la femme de Paillardin, et lui fait des sérieuses avances.

Les deux amants se retrouvent secrètement dans un hôtel miteux, loin de tout et de tous. Du moins, c'est ce qu'ils croyaient. L'Hôtel du libre échange est en fait le point de rendez-vous de tous les malins. La gestion même de l'hôtel est pleine d'agissements douteux. Le temps d'une nuit bien agitée, tous seront de passage dans cet hôtel de dernier ordre; neveu, bonne, amis de passages et même Paillardin lui même, seront malencontreusement réunis. C'en suit alors une surenchère de tours de passe-passe, de parties de cache-cache et de quiproquos.
Cette pièce de boulevard apporte avec dérision des situations burlesques amusantes. Riche de l'écriture limpide et constructive de Feydeau, on est pas dans le Vaudeville de bas-étage. Cette comédie confronte les faux-semblants avec fracas, sans perdre l'essentiel, un humour grinçant.

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