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Le Concile d'amour

de Oskar Panizza

Oskar Panizza (1853-1921) est un écrivain allemand. Oskar termine le lycée à l’âge de 24 ans. Il se tourne ensuite vers la médecine, passe sa thèse en 1880 à 27 ans, et obtient le droit d’exercer.

Pendant ses études, il contracte une maladie vénérienne. Il fait son service militaire, puis se rend à Paris, où il plonge dans la littérature dramatique française. Il revient à Munich en 1882 où il devient médecin assistant à l’asile d’aliénés de Haute-Bavière.

Il abandonne ce poste en 1884 à la suite de problèmes de santé et de différends avec son chef. Il se consacre alors à la littérature.

En 1885, il écrit un recueil de poésies. La même année, il étudie l’anglais et sa littérature. En 1888 paraissent les poèmes intitulés Legendäres und Fabelhaftes. Il étudie aussi la langue et la littérature italienne. En 1889 paraît un recueil de contes fantastiques influencé par Edgar Allan Poe. En 1893 paraît Visionen, un recueil de nouvelles, ainsi que Der Operirte Jud, une nouvelle antisémite.

En 1894 paraît un pamphlet théologique destiné à étendre au Pape le dogme de l’Immaculée Conception proclamé par Pie IX, L’Immaculée Conception des Papes. Cet ouvrage fut saisi par la police et interdit sur tout le territoire allemand. La même année paraît un nouvel essai, Le Michel allemand et le Pape romain. Cet ouvrage fut lui aussi confisqué et interdit. En 1895, il publie une pièce de théâtre, Le Concile d’amour dans laquelle Dieu, rendu furieux par le comportement dépravé de la cour du Pape Alexandre Borgia, charge le Diable de punir l’humanité par où elle a péché en lui envoyant la syphilis. La pièce est confisquée, et Panizza est condamné à un an de prison. Il purge sa peine à la prison d’Amberg, puis part pour Zurich, en Suisse.

En 1896, il prend congé à Munich dans un écrit intitulé Adieu à Munich publié en Suisse. La brochure est saisie et un mandat d’arrêt est lancé contre Panizza. En 1899, il publie une satyre politique, Psychopatia Criminalis, et un drame historique, Neron. Pendant son séjour en Suisse sa santé mentale commence à se détériorer.

En 1901, accusé de crime de lèse-majesté, tous ses biens ayant été saisis, il est contraint de revenir à Munich et de se rendre aux autorités. Après plusieurs mois d’incarcération et d’examens psychiatriques, une paranoïa systématique est diagnostiquée. Toutes les charges reconnues contre lui sont abandonnées, il est libéré et part à Paris.

L’aggravation de sa paranoïa et l’apparition d’hallucinations auditives le contraignent en 1904 à revenir à Munich et il tente de se suicider. En 1905, il est admis dans un asile où il passera le restant de ses jours.

Le Concile d'amour se déroule en 1495 dans trois lieux différents : le Ciel, l’Enfer et la cour du Pape Alexandre VI, né Rodrigo Borgia. Dieu le Père, un vieillard sénile et fragile, Jésus le simple d’esprit et Vierge Marie sont informés de la situation scandaleuse sur la Terre, en particulier à Naples, et des orgies à la cour du Pape.

À Pâques, ils inspectent eux-mêmes le Vatican et sont alors témoins des jeux et intrigues obscènes des courtisans. Cela les convainc de conclure un accord avec le Diable : celui-ci doit inventer une peine terrible qui survienne immédiatement après les péchés charnels sans pour autant priver les hommes de la rédemption. La force de création de Dieu est en effet épuisé : il ne peut plus créer d’être humain et dépend donc de ceux existant.

La peine inventée par le Diable est la syphilis. Pour l’apporter sur la Terre, il engendre avec Salomé, la personne la plus rusée de l’enfer, « l’Epouse », une femme irrésistiblement belle, qui contamine d’abord le Pape, puis les cardinaux, puis les évêques et enfin le reste de la hiérarchie de l’Eglise. La maladie touche alors très vite l’humanité toute entière.

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