Ödön von Horvath (1901-1938) est un dramaturge de langue allemande né à Susak, un quartier de Fiume (ancien nom italien de la ville croate de Rijeka). Il naît dans une famille noble et catholique mais aux idées libérales. Il est l’enfant d’un diplomate austro-hongrois. Ödön suit les affectations de son père à Belgrade, Budapest, Munich, Bratislava, Vienne. Ses pérégrinations font qu’il ne se sent aucune appartenance nationale alors que l’époque donne le rôle politique majeur au nationalisme.

Ses premières pièces comme Revolte auf Côte 3018 (1927) montrent déjà les thèmes fondateurs de son œuvre : la culture populaire et l’histoire politique de l’Allemagne. Devant la montée en puissance du NSDAP (Parti Nationale des Travailleurs allemands), ses pièces mettent en garde contre le danger fasciste.

En 1929, en résidence près de Munich, il rencontre Hitler, se dispute et se bat avec ses affidés lors d’une réunion électoral. Il publie son premier roman Der erwige Spießer en 1930, mais c’est l'année suivante qu’il obtient la reconnaissance de son talent avec Italienische Nacht et Geschichten aus dem Wienerwald.

Lorsqu’en 1933 les Nazis brûlent les livres, ceux d’Ödön en font partis. En 1936, il fuit Berlin pour s’installer à Vienne devant la montée du nazisme en Allemagne et, pour la même raison, la comédie Figaro läßt sich scheiden fait sa première à Prague en 1937.

Pour fuir la répression nationale-socialiste qui s’abat sur Vienne après l’Anschluß (mars 1938), il erre en Europe. Il se réfugie à Paris fin mai 1938. le 1er juin, alors qu’il se promène sur les Champs-Elysées, une tempête déracine un marronnier et une des branche le tue devant le théâtre Marigny.

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L’action de Légendes de la forêt viennoise se déroule à Vienne dans les années 1920. Marianne, la fille du marchand de jouets Roimage, doit épouser son voisin, le boucher Oscar. Le jour où vont être annoncées leurs fiançailles au cours d’un pique-nique dans la forêt viennoise, elle s’éprend d’Alfred. Individu douteux qui joue aux courses, celui-ci est entretenu par la buraliste Valérie, âgée d’une cinquantaine d’années. Marianne croit avoir rencontré le grand amour, et elle s’enfuit avec Alfred.

Au bout d’un an leur situation matérielle est déplorable. Alfred reproche amèrement à la jeune femme d’avoir gâché sa vie, et l’oblige à placer à la campagne chez sa mère et sa grand-mère l’enfant né de leur union.

Répudiée, sans aucun soutien, Marianne accepte de se produire dans un cabaret. Le scandale éclate lorsque son père vient y passer une soirée accompagné d’un Américain d’origine viennoise et de Valérie, qui se console du départ d’Alfred avec Eric, un étudiant en droit proche des nationalistes allemands.