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Les Trois sœurs

d'Anton Tchékhov

Anton Tchékhov (1860-1904) est un écrivain nouvelliste et dramaturge russe. Tout en exerçant sa profession de médecin, il publie entre 1880 et 1903 plus de 600 œuvres littéraires. Certaines pièces font de lui l’un des auteurs les plus connus de la littérature russe, notamment pour sa façon de décrire la vie dans la province russe à la fin du XIXème siècle.

Fils de commerçants pauvres, il est le troisième garçon d’une fratrie de six enfants. Les enfants Tchékhov grandissent dans la pauvreté et les restrictions. Anton décrit un père très autoritaire dans plusieurs de ces œuvres.

A huit ans, il est admis en classe préparatoire au lycée de garçons de Tarangog, sa ville natale. Il se montre alors un élève moyen qui redouble par deux fois. Enfant discret et réservé, il fait montre comme lycéen d’un humour prononcé et porte beaucoup d’intérêt pour le théâtre et la littérature. Il s’y fait une réputation de farceur par ses commentaires satiriques et ses mauvais tours. En 1879, il débarque à Moscou pour y entreprendre des études de médecine. Le parcours de Tchékhov à l’université Lomonosov de Moscou dure de septembre 1879 jusqu’à son diplôme en 1884.

Les débuts d’Anton comme auteur remontent à l’époque de Tarangog. Dès l’adolescence il s’essaie à écrire de petits textes, parodies, anecdotes ainsi que des histoires drôles. En 1878, il écrit pour la première fois une pièce de théâtre mais elle ne rencontre aucun écho favorable à Moscou.

Les premières publications conservées jusqu’à aujourd’hui remontent à l’année 1880 lorsqu’il parvient à publier dix nouvelles humoristiques dans la revus pétersbourgeoise Strekosa. En 1881 et 1882, suivent plusieurs publications. En juin 1884, son diplôme obtenu, Anton part à Voskressensk près de Moscou, il y commence les consultations au dispensaire ainsi qu’à l’hôpital du zemstvo. Après avoir ressenti les premiers signes de la phtisie, forme pulmonaire de la tuberculose dès sa vingtième année, il fait en décembre 1884 sa première crise d’hémoptysie, découvrant ainsi sa maladie, dont il meurt en 1904.

Son activité de médecin lui fournit beaucoup de matière pour ses récits. Il écrit énormément à partir de 1885. Il accepte l’invitation de la rédaction d’Oskolki en décembre 1885, ce qui lui vaut la visite de la capitale Saint-Pétersbourg. Il fait la connaissance de l’éditeur Alexeï Souvorine avec lequel il signe peu après un contrat.

Les textes les plus connus d’Anton Tchékhov sont ses pièces de théâtre dont La Mouette en 1895-1896 une comédie en quatre actes ; Oncle Vania en 1897 ; Les Trois Sœurs en 1901 et La Cerisaie en 1904.

Écrite durant l’année 1900 à Gourzouf, puis à la Datcha Blancha de Yalta, Les Trois sœurs tirerait son inspiration selon certains, de la situation des trois sœurs Brontë, mais plus vraisemblablement des sœurs Ottilia, Margarita et Evelina Zimmermann, rencontrées par Tchékhov à Perm, lorsqu’il s’y arrêta en route vers l’île de Sakhaline, en 1890. elle fut créée le 31 janvier 1901 au Théâtre d’art de Moscou.

Les membres de la famille Prozorov, composée de trois sœurs, Macha, Olga et irina et de leur frère Andreï, partagent une demeure provinciale, dans la campagne profonde de Russie. Andreï est lui-même marié à Natacha.

La pièce débute par la fête d’Irina, un an après la mort de leur père, marquant la fin du deuil et le début, croit-on, d’une nouvelle vie. La petite ville de province, près de laquelle se trouve la demeure, accueille un régiment qui vient d’arriver.

La vie des Prozorov s’avère dominée par l’ennui et n’est rythmée que par les visites d’officiers venus de la garnison voisine, et devenus peu à peu comme des membres de cette famille atteinte du mal de vivre. Un rêve habite cependant les trois sœurs : retourner à Moscou, la ville de leur enfance heureuse.

Pas de héros, peu d’action ; cette pièce va à l’encontre du schéma classique en mettant en scène des personnages extrêmement humains qui voient leur vie peu à peu s’étioler, avec le désespoir de n’avoir rien construit, rien entrepris.

Entre conversations absurdes et grands débats philosophiques, entre mariages ratés et désespoirs amours, Tchékhov aborde dans Les Trois Sœurs les thèmes du temps qui passe et détruit les rêves, de l’importance du travail et de l’autonomie, de l’ennui et de l’amour.

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