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Lysistrata

d'Aristophane

Les quelques documents anciens qui nous sont parvenus sur la vie d’Aristophane ne nous apprennent que très peu de choses.

Aristophane (445-385 av. J.-C.) nait à l’époque où débuta la construction du Parthénon. Il débuta très jeune le théâtre, alors qu’il n’était pas encore un éphèbe, c’est-à-dire sans avoir atteint l’âge de 18 ans, et il se fit connaître par deux pièces aujourd’hui perdues : Les Détaliens (427) et Les Babyloniens (426). Ces deux pièces, ainsi que Les Archaniens, furent représentées sous des prête-noms, car Aristophane, qui s’était lancé dans la satire politique la plus virulente, n’ignorait pas qu’il risquait un retour de bâton.

Les Acharniens furent couronnés de succès aux Lénéennes en 425 avec le premier prix. L’année suivante, Aristophane obtint de nouveau le premier prix aux Lénéennes avec Les Cavaliers. Aux Grandes Dionysies de 423, le poète essuya un échec avec Les Nuées.

Bien qu’Aristophane ait écrit 44 pièces selon les érudits alexandrins, nous ne possédons pas l’intégralité de son œuvre dramatique : la plupart de ses comédies ne nous sont connus que par des fragments ou sont perdues ; seule onze nous sont parvenues.

Avec quelques pièces, L’Assemblée des femmes, Les Thesmophories et les Grenouilles, Aristophane fait des satires littéraires dirigées contre les finasseries d’Euripide. Cependant, la hardiesse des poètes comiques, le retour au pouvoir du partie aristocratique, et les malheurs d’Athènes, avaient amené une réaction contre la liberté du théâtre. Cette réaction s’était dessinée vers 412 et elle aboutit vers 388 à une loi qui interdisait formellement les attaques contre les personnes. C’était l’arrêt de la comédie ancienne.

Aristophane tenta des voies nouvelles : avec le Côcalos et la seconde édition du Ploutos en 388, il inaugura la satire des mœurs, d’où devait sortir la comédie nouvelle des Athéniens.

Attaché à la cause des petits propriétaires campagnards et des paysans appauvris par la prolongation de la guerre, victimes impuissants des hommes d’affaires et des intrigants de la ville, le poète se servit largement des libertés que lui laissait l’état démocratique pour attaquer non les vices inhérents aux institutions d’Athènes, mais l’état actuel du régime et les chefs de file de la classe politique.

Lysistrata est une comédie en un acte, destinée à l’origine à distraire le public entre deux tragédies.

Alors qu’Athènes et Sparte sont en guerre, Lysistrata, athénienne audacieuse, convoque les femmes afin de leur exposer son plan pour forcer les hommes à arrêter les batailles : une grève du sexe.

Très vite, les hommes souffrent tant physiquement que psychologiquement de la situation, ne parvenant plus à se concentrer sur autre chose. D’autant plus que cette grève s’étant au camp adverse.

Les femmes, menées par Lysistrata, obtiennent donc gain de cause sans avoir à user de la violence. Lysistrata signifie d’ailleurs littéralement « celle qui délie l’armée », la réussite de son projet est donc annoncée dès le titre éponyme.

Cette pièce tend à démontrer l’absurdité de certaines guerres, menées contre d’anciens alliés, par le biais de l’humour graveleux. La verve d’Aristophane est à son apogée avec notamment de nombreux jeux de mots « hélas difficile à retrouver avec les traductions). Les termes utilisés par les personnages sont crus et le registre de la langue est souvent vulgaire, ce qui donne, il faut l’avouer, une grande jouissance à la jouer !

Au moment de l’écriture, Athènes étant en pleine guerre du Péloponnèse, il est possible que l’aspect comique et dérisoire ai choqué les Grecs. De plus, les femmes qui n’ont pas un statut important dans la Grèce antique prennent le pouvoir, à court terme certes mais leur domination est choquante pour les citoyens athéniens. Les hommes sont tournés en ridicule et montrés comme inhabiles à prendre des décisions logiques. On peut donc penser a fortiori que la pièce a fait scandale lors de sa représentation aux Grandes Dionysies.

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