Joël Pommerat (1963-____) est un auteur et metteur en scène français mais il préfère se définir comme un « auteur de spectacle ». Il ne monte que ses propres textes.

Il découvre sa passion pour le théâtre au collège grâce à son enseignante de français, puis, il quitte le système scolaire de façon précoce, lorsqu'il assiste pour la première fois au Festival d’Avignon. Renonçant à devenir enseignant comme le souhaitait son père, il s’installe à Paris pour devenir comédien. À 19 ans, il est engagé par la compagnie Théâtre de la Mascara dans l’Aisne. Mais la place de l’acteur lui semble ingrate et à 23 ans, il décide de se consacrer à l’écriture.

Il fonde la Compagnie Louis-Brouillard en 1990. il crée ses premiers spectacles au Théâtre de la Main d’Or à Paris.

Au bout de dix ans de travail, renonçant au cinéma auquel il a consacré trois années à travers l’écriture d’un scénario et la réalisation de courts-métrages, il décide de rassembler un groupe d’acteurs avec lesquels s’engager dans la durée pour faire des spectacles. En 2003, il propose à des comédiens de monter avec eux une pièce par an pendant quarante ans.

À partir de 1997, il est accompagné et soutenu par le Théâtre Brétigny et le Théâtre Paris-Villette. À partir de 2001, la compagnie Louis-Brouillard présente ses spectacles en tournée.

Au monde et Le Petit Chaperon rouge en 2004 marquent un tournant dans la reconnaissance de son travail, du côté du public comme de la critique. En 2007, il revient sur sa démarche artistique dans l’essai Théâtres en présence.

Pommerat a reçu de nombreux prix dont le Molière 2010 des Compagnies pour Cercles/Fictions, le Molière 2011 des Compagnie pour Ma chambre froide, ainsi que le Grand Prix du théâtre du Syndicat de la critique 2011 pour la même pièce.

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Ma chambre froide est l'histoire d'un groupe d'employés d'un grand magasin qui doit supporter un patron tyrannique, monsieur Blocq. Un jour, Blocq découvre qu'il est atteint d'une maladie grave et va mourir d'ici peu. Contre toute attente, il décide de léguer son entreprise ainsi que ses trois autres sociétés à ce groupe d'employés : un abattoir, une cimenterie et un bar de nuit.
Ceux-ci sont d'abord ravis mais bien vite ils se rendent compte qu'ils n'ont pas les capacités pour gérer le capital, ils se disputent, se divisent, perdent de l'argent et doivent faire face à la pression des employés des autres sociétés qui ne veulent pas se retrouver au chômage. Ils ont tous des personnalités très différentes : Claudie, la narratrice de l'histoire, Jean-Pierre, le chef boucher maniaco-dépressif, Chi le magasinier chinois que personne ne comprend, Alain l'ambitieux guidé par l'appât du gain,  Nathalie et Adeline et leurs caractères bien trempés, Bertrand le magasinier un peu brute et simplet, et parmi tout ce beau monde, Estelle. Estelle est l'héroïne de l'histoire, une petite sainte, une rêveuse, secrètement amoureuse de Blocq, qui se fait malheureusement battre par son mari, et que les autres employés exploitent, elle fait à la fois office de caissière et femme de ménage.
Blocq, de son lit d'hôpital, fait pression sur les employés pour leur rappeler la condition de l'héritage: ils doivent, chaque année, consacrer une journée à la mémoire de Blocq (leur futur regretté patron). Estelle, qui adore l'art et les déguisements, propose de monter une pièce de théâtre sur Blocq, son héros incompris. Elle devient chargée d'organiser les répétitions mais les autres employés n'ont pas vraiment la tête à ça. Cependant, Estelle, sous ses airs de petite sainte, n'est pas un ange et en a assez d'être exploitée et rabaissée par les autres. Elle décide malgré elle de faire appel à son frère, un drogué louche et dangereux, pour rétablir l'ordre et se faire obéir des employés. Dans un premier temps, tout fonctionne. Mais les choses vont de pis en pis : les employés désertent les répétitions, les entreprises sont en faillite, son frère fait n'importe quoi et elle ne le contrôle plus. Entre ses collègues qu'elle épuise et qu'elle rend fous, son frère dérangé, son amour pour son patron condamné, son mari qui la bat, son voisin étrange avec qui elle sympathise, Estelle ne sait plus très bien où elle en est. En fin de compte, est-elle un ange ou un démon ? Claudie se posera toujours la question.