Hanoch Levin (1943-1999) est un dramaturge et metteur en scène israélien. Il est le fils d’émigrés polonais arrivé en Palestine en 1935. Issu d’une famille profondément religieuse, descendante d’une lignée de rabbins hassidiques de Pologne, Levin reçoit une éducation stricte et conventionnelle. Hanoch n’a que 12 ans lorsque son père meurt. Pour aider sa famille, il est obligé d’abandonner ses études. Il suit les cours du soir de l’école artistique Ironi Aleph alors que le jour il travaille comme coursier. Il atteint l’âge adulte pendant les années 1960, dans un Israël marqué par les clivages. Entre natifs du pays et nouveaux immigrants. Entre riches et pauvres. Entre Séfarades et Ashkénazes. Entre Juifs et Arabes…

Après avoir accompli son service militaire, il entreprend des études de philosophie et de littérature hébraïque à l’université de Tel-Aviv entre 1964 et 1967. En 1967, Levin publie un poème intitulé « La bénédiction crépusculaire des Juifs ». Ce texte est applaudi par la critique. Après la pièce radiophonique Capturez l’espion, Levin remporte le premier prix du concours organisé par la radio nationale Kol Israel.

Dans la période 1967-1970, il se consacre à l’écriture de satires politiques. La nature subversives de ses pièces suscite des critiques que l’on pourrait qualifier de politique. Sa pièce La Reine de la salle de bain en 1970 est très controversée en raison de la vulgarité et de la provocation avec laquelle Levin traite son sujet.

La réelle consécration de Levin vient en 1972 avec Hefez qui connait un succès auprès d’un large public. Dans les années 1970, Hanoch écrit et met en scène de nombreuses pièces et écrit également pour le cinéma. En 1981, l’avènement de la pièce Les souffrances de Job est à l’origine d’une nouvelle tempête. Une scène suscite l’indignation. Job y est empalé sur un pieu par les soldats de César puis il est vendu agonisant à un cirque de sorte que ses derniers spasmes attirent la foule curieuse. La production suivante de Levin en 1982, La grande pute de Babylone, ne fait pas non plus dans la dentelle. Levin revient au théâtre politique avec la pièce d’octobre 1982, Le Patriote. Pendant les années 1980, la critique reprocha à Levin de se répéter.

Hanoch Levin décède d’un cancer des os le 18 août 1999 alors qu’il continuait à travailler depuis son lit d’hôpital, quasi jusqu’à son dernier jour.

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Dans un petit quartier israélien, la pièce nous invite à suivre les parcours croisés des membres de plusieurs familles. La mort va s’abattre petit à petit sur eux, ne laissant aux vivants que deux solution : rester et mourir ou faire ses valises et partir. Le choix ne sera pas forcément si évident que ça à faire pour les personnages haut en couleurs de Levin, pris entre leur immobilisme et les spectres de leurs défunts.

Levin signe avec Sur les valises une fois encore un portrait acide de la société israélienne et de la vie des quartiers qui tue petit à petit la velléité de vivre de ses habitants.

Au travers de ces personnages déjantés (le bossu, la prostituée, la vieille…) et des situations délirantes (la constipation mortelle), Levin ne se montre jamais tendre avec ses contemporains, comme ce fut déjà le cas pour Kroum, l’ectoplasme.

On rit des situations et des personnages dans ce texte, tout en ressentant le terrible malaise qui les habite.